Les relations enseignement supérieur et recherche dans un contexte de changement (Toulouse)


Les relations enseignement supérieur et recherche dans un contexte de changement

Appel à communications

Journée commune du RESUP et du CR29 (« Sciences, innovations technologiques et sociétés ») de l’AISLF

14 Mars 2008

Toulouse

RESUP

L’objectif de cette journée d’étude est d’analyser les liens entre l’enseignement supérieur et la recherche et leurs évolutions.

Contrairement à ce que beaucoup de discours actuels sur les universités laissent entendre, celles-ci n’ont pas toujours accueilli des activités de recherche au sens où l’on entend ce terme actuellement. On fait en général remonter l’idée d’une association étroite entre l’enseignement et la recherche au projet de rénovation des universités allemandes d’Alexandre Von Humboldt, au XIXe siècle. Par la suite, selon les contextes nationaux et historiques, l’association entre enseignement et recherche a été présentée comme une nécessité absolue (les universités « de recherche » américaines comme Johns Hopkins) ou au contraire comme très secondaire (le cas français à certains moments au moins).

L’association de la recherche et de l’enseignement dans une même institution comme dans les universités actuelles n’est que l’une des formes que prennent les liens entre les deux activités. Les autres formes relèvent de la circulation des savoirs et sa cristallisation dans des réseaux et des collectifs de toutes sortes parmi lesquels figurent les spécialités et les disciplines. Dans tous les cas, l’interaction entre les deux activités contribue à l’évolution des connaissances telles qu’elles sont mises en œuvre et construites dans chacune d’entre elles. On peut penser par exemple que l’enseignement tend à produire des effets de normalisation et de formalisation sur des connaissances que la recherche pouvait laisser dans une configuration plus diverse et tacite. Réciproquement, il est probable que la recherche bouscule les formalisations didactiques. On retrouve là les éléments de la classique « tension essentielle » jadis décrite par Thomas Kuhn. A un niveau plus institutionnel, la recherche peut se trouver infléchie par l’instauration d’enseignements qui conduisent à recruter des professeurs dans certaines spécialités.

Recherche et enseignement ne sont pas les seules activités interagissant autour des connaissances. La mise en oeuvre concrète des connaissances, par des médecins ou des ingénieurs par exemple, constitue un autre registre d’activité qui implique d’autres contraintes. Les liens entre enseignement et recherche se trouvent donc pris dans des dynamiques complexes dont les pivots sont les connaissances elles-mêmes et les formes sociales qui se construisent autour d’elles, dont les institutions qui associent les deux activités.

Lors de cette journée, ces liens seront explorés à partir de plusieurs entrées :

1. Les liens historiques entre la recherche et l’enseignement

Il est nécessaire de revenir sur les formes sociales ou institutionnelles qu’ont pris dans l’histoire les interactions entre enseignement et recherche, formes dont les universités ne constituent qu’un cas exemplaire. En particulier, on peut se demander quelles sont les contraintes et parfois les contradictions induites par l’association des deux activités. Ces contraintes sont parfois réelles parfois fantasmées. On peut penser par exemple aux effets de « masse critique » souvent évoqués en France pour nier la possibilité de faire de la recherche dans de petits établissements ou de petite villes. Ces effets n’ont jamais été évalués concrètement et les études empiriques tendent à montrer qu’il existe bien des équipes de recherche dans des sites de taille modeste.

2. Les connaissances de la recherche à l’enseignement et réciproquement

Comment les connaissances circulent-elles et se transforment-elles dans les incessantes circulations entre les deux activités ? Observe-t-on un sens dominant des échanges ? Y a-t-il des passeurs, des acteurs jouant un rôle particulier à l’interface des deux activités ? Comment intervient dans ce processus la réalisation de manuels ou d’autres outils pédagogiques ?

3. Les institutions françaises d’enseignement supérieur et leurs particularités

Les spécificités de la situation française sont bien connues : les universités qui sont censées incarner l’association étroite entre l’enseignement et la recherche sont confrontées à la concurrence d’une kyrielle d’autres établissements d’enseignement supérieur faisant peu de recherche (des écoles d’ingénieurs ou de commerce aux écoles d’infirmières ou d’assistantes sociales) et de très nombreux organismes gouvernementaux de recherche (CNRS, INRA, INSERM, INRIA, INRA, etc.) ne faisant pas d’enseignement. Ces spécificités se sont atténuées durant les 40 dernières années. Quelles sont les évolutions actuelles de ce système ?

La journée comprendra deux types d’interventions, des conférences plénières « invitées » et des communications libres, éventuellement en atelier. Parmi les conférenciers prévus figurent Yves Gingras, André Grelon et Christine Musselin.

Envoi d’une proposition de communication pour la journée du 14 Mars 2008

Cette journée a pour objectif de présenter des résultats de recherche s’appuyant sur des recherches empiriques solides, et de les mettre en débat. Les propositions de communication n’excéderont pas deux pages et devront comporter les informations suivantes :

Nom, Prénom

Institution de rattachement

Statut

Adresse électronique

Adresse à laquelle faire parvenir les correspondances

Titre de la communication

Développement :

  • formulation du problème
  • travail de recherche réalisé : méthodologie employée, enquêtes menées etc.
  • résultats obtenus (si l’étude est terminée)
  • la perspective théorique ou la littérature mobilisées

Vous devez adresser cette proposition de communication avant le 15 janvier 2005 par courrier électronique (en format word ou rtf, Times New Roman 12 pt, simple interligne) à

c.musselin@cso.cnrs.fr en précisant « Journée du RESUP ».

La sélection des projets de communication sera opérée par le comité scientifique fin janvier 2005.

Il privilégiera les communications :

  • s’appuyant sur un travail empirique original,
  • privilégiant une approche comparative (entre plusieurs filières ou établissements, plusieurs
    régions voire plusieurs pays)
  • relevant de questionnements en relation étroite avec les préoccupations développées dans la
    thématique annoncée
  • reliant les résultats exposés à la littérature pertinente.

Les membres du comité scientifique sont : Thierry CHEVAILLIER (IREDU, Université de Dijon,), Marie-Françoise FAVE-BONNET (CREF, Université de Paris X), Georges FELOUZIS (LAPSAC, Université Victor Segalen Bordeaux 2,), Michel GROSSETTI (LISST, Université de Toulouse-le-Mirail), Christine MUSSELIN (CSO – Sciences Po et CNRS).

Le programme définitif sera fixé vers la mi-mai en fonction du nombre de communications retenues et des thématiques qui émergeront alors.

Le texte complet des communications devra être envoyé pour la fin Avril 2008. Ils seront mis en ligne sur le site du RESUP.

Remarque  : les financements dont nous disposons actuellement ne permettent pas de prendre en charge les frais de déplacement et d’hébergement. En revanche, la participation aux journées (dossier, repas, pause-café) est gratuite pour tout(e) communicant(e).