Joëlle Le Marec est professeure à l’Université Paris 4, chercheure au GRIPIC Blog : http://joellelemarec.fr/
Elle a été professeure à l’Ecole Normale Supérieure Lettres et Sciences humaines, Laboratoire « Communication, Culture et Société » (à Lyon).
jlemarec@neuf.fr
Nous reprenons ici la présentation rédigée pour "Sciences et Médias" :
Je suis professeur en sciences de l’information et de la communication. Mes recherches portent sur les sciences en société, sur les pratiques de communication dans la recherche et particulièrement dans l’enquête, sur les publics des musées et des bibliothèques et sur les liens entre recherche académique, action culturelle, engagements militants.
J’aime la sociabilité scientifique, les collectifs qui s’organisent pour créer quelque chose.
J’ai découvert ce mode de recherche dans une équipe d’études et recherche du centre Pompidou pendant un stage où je découvrais la sociologie, après des études en sciences et en histoire de l’art (mon premier travail était consacré à des méthodes d’analyse de la couche picturale pour la restauration des peintures). J’ai tenté de m’en inspirer lors de la création en 1990 d’une équipe d’études des publics et pratiques de visite à la direction des expositions de la cité des Sciences et de l’Industrie où j’avais été animatrice à mi-temps depuis l’ouverture. Ma thèse a porté sur les enquêtes préalables à la programmation des expositions scientifiques, et surtout, sur les relations entre le musée des sciences et son public. Je suis devenue enseignant-chercheur à l’Université de Lille 3 où j’ai enseigné dans pas mal de formations en médiation culturelle, métiers du livre, anthropologie des savoirs, et en menant des recherches qui combinaient analyse sémiotique et enquête sociologiques pour rendre compte des savoirs et des pratiques.
Les liens avec l’équipe de Baudouin Jurdant à Paris 7 datent de cette lointaine période, et n’ont jamais cessé, de séminaires en publications communes.
Mon habilitation à diriger des recherches, en 2002, a porté sur la manière dont les pratiques d’enquête et le terrain participent de la construction théorique dans la recherche qui porte sur les relations entre savoirs et communication : Ce que le « terrain » fait aux concepts : Vers une théorie des composites.Ensuite j’ai contribué à la création et animé de 2000 à 2011 l’équipe de recherche Communication Culture et Société à l’École Normale Supérieure de Lyon, avec Igor Babou. J’ai aussi été, de 2007 à 2011, pilote scientifique d’une communauté de recherche interdisciplinaire en études de sciences en Région Rhône-Alpes (le cluster « enjeux et représentations des sciences, des technologies et de leurs usages », devenu communauté académique de recherche). À cette occasion nous avons créé un séminaire et un site portail rassemblant pas mal documents et de travaux inédits sur le domaine sciences, technologie et société http://science-societe.fr, ainsi qu’un blog de réflexion critique http://indiscipline.fr.
Je suis directrice de la collection « études de sciences » aux éditions des archives contemporaines, membre du comité de rédaction de la revue Culture et Musées, membre des comités de lecture de plusieurs revues.
Je suis également membre de divers comités et conseils scientifiques qui permettent de faire vivre les alliances entre universités, musées et centres de culture scientifiques et techniques, institutions patrimoniales, et associations productrices de savoirs dans le domaine sciences et société. Je crois en effet qu’il faut cultiver les marges de la vie académiques, les liens avec le monde des médias, des institutions culturelles, de la vie associative, pour éviter que la recherche ne devienne une activité professionnelle entièrement soumise au salariat et à la production de connaissances calibrées sur un marché international, et ne perde de vue les enjeux politiques et culturels de l’élaboration, du partage et de la mise en question permanente des savoirs sociaux.